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Les Cantons
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Les Villages
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Les Villages
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VOYAGE AU PAYS
DE MINERVE
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La ligne de (Homps) OLONZAC à MINERVE (Rochers
ruiniformes) Balade
touristique sur les terres du vicomte Guillaume IV de Minerve
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L'activité
marchandises des chemins de fer est importante à cette époque. Le train des Tramways de
l'Aude transporte de tout
en vrac, de la paille, des animaux vivants, de la messagerie, des colis
divers et surtout il permet l'envoi des tonneaux de vin. Il contribue donc
au développement de l'économie des pays Minervois et Corbières. Il
assure aussi le transport des voyageurs (gens du pays, excursionnistes,
visiteurs,
pêcheurs et autres), et du courrier (lettres, dépêches, journaux) que les
convoyeurs se chargent d'oblitérer dans le train et de les classer avant
de les confier au service assuré par les Postes et les Télégraphes.
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Horaires applicables en 1927 d'après le Chaix
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Le train traversant la rivière Ognon à Olonzac
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Ce matin-là, jour ordinaire en 1927, en provenance de la gare de Carcassonne-TA, nous assistons
à
L'ARRIVÉE DU TRAIN
DE 9 h 47 EN
GARE D'HOMPS
Tous les membres de la Société des Études Scientifiques descendent ici. Ils vont
donc continuer l'excursion par un autre moyen de locomotion plus commun en
ces temps. Ils auraient pu se rendre
au pays de Minerve comme nous allons le faire. A l'époque, les excursions de ce genre
étaient très recherchées et La Montagne Noire, le Cabardès, le Minervois et surtout
la cité de Minerve
étaient très en vogue. Plus tard, un sociétaire sera chargé d'en faire
le compte rendu le plus fidèle possible en y adjoignant des notes
géologiques, historiques, géographiques, humaines et descriptives des contrées
traversées. De tous temps, ces promenades ont été très suivies et cela
a permis à beaucoup de visiteurs et de doctes personnages de découvrir
les beautés cachées de notre région, souvent très inaccessibles, car les moyens de
communication de l'époque étaient restreints. Nous sommes, nous-mêmes,
très reconnaissants à ces érudits de nous avoir laissé des écrits
précieux pour notre connaissance.
Le
tramway, parti de Carcassonne tôt ce matin à 6 h 17, a mis près de 3 h
30 pour traverser le Minervois dans le sens de la longueur (suivant les
horaires du Chaix en vigueur). Maintenant, nous
sommes arrivés au port d'Homps et les péniches assurant le transport du
courrier ou des marchandises s'y arrêtent. Le pont sur le Canal du Midi
est solide, il a remplacé celui en pierres (comme à Jouarres) car il doit
supporter le train. Mais s'il n'y a plus maintenant de tramway, les voitures et
les camions sont nombreux. De nos jours, un nouveau pont moderne est venu
modifier le paysage.
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Pont ancien sur le Canal du Midi
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Pont neuf actuel à Homps
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Là, notre rêve va s'arrêter. Il faut reprendre nos esprits puisque nous sommes rendus à notre point de
départ et revenir à notre siècle maintenant. C'est donc avec résignation que
nous allons nous retremper dans l'atmosphère de tous les
jours. La circulation automobile est importante, voire dangereuse à
certains moments. Fini le petit train
départemental qui musardait à travers la campagne, laissant ici un
wagon, prenant là un autre. Il n'allait pas vite mais il
était toujours présent pour rendre service avec ses petits moyens. Il a
laissé heureusement quelques vestiges tout le long de son parcours, ceux
que l'homme a bien voulu qu'il conserve malgré tout. Il était d'utilité
publique. On l'aimait bien
quand même.
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Ligne 2 : Homps-Olonzac-Beaufort-Aigne-Aigues/Vives-La Caunette-Minerve
en violet : trajet du
tramway en 1927
en rouge : trajet au pays
de Minerve par la route de nos jours
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Le Canal du Midi à Homps-Jouarres
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Une toute petite partie du village avec l'église
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HOMPS-VILLE
(Aude)
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La larme étant versée, comment faire pour se rendre au pays de Guillaume
de Minerve, vicomte en 1210. D'abord, un petit tour dans le charmant
village d'Homps permet de découvrir ses monuments chargés d'histoire
comme la Commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, l'église paroissiale construite
vers 1880 et son ancienne chapelle romane Saint-Michel du 12ème siècle. Les
bâtiments publics, la mairie, la poste (1880) et les écoles (1911), contribuent au
développement de la vie de cette petite communauté.
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Château des chevaliers
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La croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem
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Depuis quelques temps
déjà, le développement de cette station s'accélère et la
construction, les aménagements et les améliorations de toutes sortes
contribuent à son développement économique important.
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La Mairie et la Poste
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La chapelle romane Saint-Michel
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La passerelle, symbole du Canal
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PORT-MINERVOIS
(Aude)
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Il faut se diriger vers le
port. Tout de suite, une atmosphère de vacances, de loisirs nous envahit
à la vue de ce nombre impressionnant de péniches, pas utilitaires du
tout, mais réservées à la détente et au plaisir. La Capitainerie avec
son exposition intitulée le Temps de la Bariquaille nous attire. Il faut
faire le point avant de prendre la passerelle en arc bandé pour se
diriger vers le port.
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Le port
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Le Canal du Midi
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Un alignement de péniches
d'une blancheur immaculée, se dandinent sur l'eau au gré des vaguelettes
que la tramontane s'amuse à faire et à défaire.
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Le poste de secours
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LAC DE
JOUARRES
(Aude)
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Un peu plus loin, le lac de
Jouarres attire toute une population avide de faire trempette dans l'eau
quand les beaux jours arrivent et que la canicule fait son apparition en
force. On s'amuse à des jeux folâtres dans l'eau, on se contorsionne agréablement, on se
taquine, on se baigne tout simplement ou on profite paresseusement des
chauds rayons du soleil. De nombreuses villas enchanteresses s'agrippent
au bord du lac et profitent de la vue imprenable sur l'eau frémissante et
du bon air des vents qui a le goût sauvage de la Montagne Noire
toute proche.
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Le lac de Jouarres
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La plage
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Nous méditons sur
l'immensité du lac de Jouarres, toute relative à notre échelle. Sa
baignade sécurisée nous rassure et le fait de pouvoir faire de la
planche à voile nous ravit. Le beau bâtiment en forme de S légèrement
penché, veille sur tout le monde, tant pour la sécurité que pour
l'intendance. Ce sont des endroits enchanteurs où le parcours de pêche
est autorisé comme l'indique le panneau de signalisation. Allons, il
faut quitter le bord de l'eau car le chemin est encore long si l'on veut
atteindre le nid d'aigle minervois.
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Le clocher de l'église
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OLONZAC
(Hérault)
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Il faut donc se diriger vers
Olonzac et changer de département près du pont rail-route d'Ognon, aux alentours de
la distillerie. Nous sommes maintenant dans l'Hérault comme l'atteste le
panneau bleu sur le bord de la route. Olonzac est un chef-lieu de canton
très apprécié pour son marché remarquable du mardi connu à la ronde.
Cela en fait un centre économique local important. Les TA sont arrivés
seulement au début à Homps en décembre 1901, mais une collaboration
intelligente entre les deux départements, Aude et Hérault, a permis de
rejoindre la gare d'Olonzac-ville le 5 février 1902 puis
Félines-Hautpoul le 15 juin 1910. Ce n'est qu'en 1910 que le
terminus d'Olonzac fut supprimé et remplacé par la nouvelle gare
marchandises-voyageurs (simple gare de passage) que l'on peut situer en
face du gymnase actuel.
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D'après le panneau
minervois, on note qu'Olonzac et Oupia forment un terroir au milieu d'une
plaine fertile, avec deux caves
coopératives aux grands vins. En 1127, Louis VI mit Olonzac, en même
temps que le Minervois, sous la dépendance directe du seigneur de
Carcassonne. Les seigneurs tels Bernard-Almaric, Frotard ou Pons, après
la conquête définitive du Minervois par Simon de Montfort, furent
maintenus dans leur situation sous suzeraineté royale. A Olonzac, une réprobation
violente et unanime existe contre le seigneur du lieu, dont la conduite
pendant cette guerre a été si différente de celle de ses habitants. Ces
seigneurs, qui possédaient Olonzac depuis plus de quatre siècles,
devaient disparaître d'une manière sanglante : en effet, le dernier
d'entre eux fut décapité à Olonzac même, sur le chemin d'Homps le
vieux, pour crime de félonie, quelques temps avant 1309. Ses biens furent
confisqués par le roi.
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Le blason d'Olonzac
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Musée archéologique
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Le Syndicat d'Initiative est là pour nous renseigner sur tout ce qu'il
faut connaître sur Olonzac. Un petit tour au musée archéologique, bien situé et disposé avec goût,
s'impose à tout amateur d'archéologie et d'histoire. A
travers les petites rues, on découvrira de belles demeures, un hôtel de ville
de construction remarquable, une halle couverte, une église moderne de
style ogival et des vestiges d'anciens remparts. C'est par le pont
ferroviaire sur l'Espène (maintenant utilisé par la route) qu'il faut poursuivre son voyage et se diriger
vers Beaufort. Un panneau routier nous indique que pour rejoindre le Parc
Naturel Régional du Haut-Languedoc, il faut suivre la route menant à
Saint-Pons, celle-là même qui nous intéresse.
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L'église Saint-Martin et l'école (auberge)
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BEAUFORT
(Hérault)
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Le périple de nos visiteurs se continue.
Attention à la traversée du tramway à l'entrée de Beaufort (passage à
niveau non gardé à l'époque mais signalé par une pancarte Attention au
Train) . Celui-ci arrive d'Oupia et va rejoindre la gare située à
l'emplacement du boulodrome actuel. La commune de Beaufort offre une grande variété tant dans
le relief que dans la géologie. La route D 910 a toujours facilité les
échanges commerciaux entre la montagne au Nord et la plaine minervoise au
Sud. Les premières mentions écrites de ce terroir apparaissent au 11ème
siècle avec la présence d'Oton de Beaufort qui est cité dans les
chartes de l'époque. Le seigneur Isarn, ayant participé à la défense
de la cité de Minerve, est dépossédé de son château en 1210 durant la
croisade albigeoise. C'est Lambert de Thury qui s'y installe en 1234. Le
bourg eut à souffrir aussi des guerres de religion en 1590.
Le village groupe ses maisons et ses ruelles aux noms évocateurs (rue
Bombecul, des Petits Cartables...) autour du château qui domine la plaine
d'Olonzac. Le hameau d'Artix est l'unique centre de vie extérieure. Les
quartiers périphériques sont en développement et attestent du dynamisme
de la commune. Une particularité importante est à noter : le village
fait partie de l'Association Internationale des Beaufort.
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Le village et le château
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La salle polyvalente, la mairie et la poste
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Les lieux de culte étaient nombreux. On trouve
les ruines de la chapelle Saint-Côme d'origine pré-carolingienne et à
Artix, le témoignage d'un lieu de culte dédié à Sainte-Germaine, ainsi
que des restes de la chapelle wisigothique Sainte-Madeleine dont on peut
apercevoir seulement la nef. L'église paroissiale Saint-Martin de
Beaufort présente un cœur roman du 11ème siècle. En 1895, elle a fait
l'objet d'un agrandissement, de réparations importantes et de la
construction d'un clocher. Le terroir a toujours été peu étendu mais
son histoire est importante à cause du château (12 et 18ème siècles).
C'était un des postes avancés de la défense de la cité de Minerve. Les
seigneurs ont pris part à l'élaboration de l'histoire du Minervois
depuis les temps féodaux jusqu'au 19ème siècle.
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Le grès dit d'Aigne
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Dans le secteur Est, Aigne, Aigues-Vives,
Beaufort, Azillanet, le pendage de grès calcaire et de marne est très
redressé et l'alternance des bancs de grès calcaire et de marne se
traduit dans le paysage, par une succession de reliefs constitués
d'arêtes rocheuses recouvertes d'une végétation de garrigue, séparant
des dépressions marneuses où s'étale la vigne. Ce faciès est
caractérisé par une érosion dite en mourels qui a donné son nom à ce
secteur : Les Mourels. Les géologues parlent des grès et argiles d'Aigne.
Il s'agit d'une interminable série de grès sombres, siliceux, plus ou
moins grossiers, alternant avec des argiles d'une couleur jaune ou
brune.
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Attention au train (passage à niveau non gardé)
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ATTENTION
AU TRAIN
Traversée du GC 20 (D 910)
GARE DE BEAUFORT
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Mais revenons à nos visiteurs ou tout
simplement aux habitants des localités minervoises desservies par le
train. Celui-ci fera le détour par Oupia et Beaufort car les deux
communes ont accepté de payer tous les suppléments demandés par la
compagnie d'un montant de 75000 F. L'exécution de la ligne Olonzac-Félines est de la plus
haute importance pour toutes les communes du canton et en particulier pour
Beaufort qui doit faire un sacrifice financier énorme. La voie ferrée,
établie entre Homps et le pont d'Ognon, présente de grands
inconvénients pour les charrettes chargées qui s'engagent entre les
rails, et qui ne peuvent plus en sortir sans que la verticalité des roues
soit détruite, et sans que l'essieu soit forcé. Et pourtant, il faut
bien aller prendre les marchandises en gare de La Redorte. Il est donc
approuvé la transformation de la ligne projetée en chemin de fer
d'intérêt local.
En 1927, il fallait faire attention au tramway qui traversait le
chemin GC 20 (D 910) plusieurs fois par jour à la vitesse
moyenne de 20 km/h. A titre de renseignement et sauf retard habituel, les trains
empruntaient le passage à niveau non gardé aux horaires suivants. Dans
le sens Félines-Olonzac à 5 h 07, 9 h 15 et 18 h 52 et dans le
sens Olonzac-Félines à 6 h 03, 15 h 52, 19 h 03 et 20 h 48. Attention au
monstre d'acier, il peut effrayer les chevaux et inquiéter les rares
voitures automobiles.
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Tranchée près de l'ancienne
gare
Le téléphone de gare en gare existait
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Concernant l'établissement de la voie ferrée, il y a lieu de construire
des ponts métalliques pour la traversée des rivières. Les ingénieurs
s'occupent des ponts de 15 m sur les ruisseaux d'Oupia et de l'Escut et d'un pont de 7 m sur le ruisseau de Beaufort. Ce dernier est en excellent
état de conservation actuellement. La route va nous conduire maintenant à Aigne et le chemin de
fer sera abandonné car il n'est jamais allé musarder dans le haut
Minervois. Il continuera son chemin vers Azillanet.
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A Beaufort, le train passait sur ce pont en état
parfait de conservation actuellement
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Le blason à l'entrée de l'escargot
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AIGNE
(Hérault)
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La grande artère vitale D 910 traverse l'agglomération d'Aigne dans toute sa longueur, épargnant ainsi sa partie
médiévale. La seule rue qui pénètre à
l'intérieur du village est bordée d'un côté, par des maisons qui
s'adossent aux remparts du 14ème siècle et de l'autre, par celles qui
sont accolées aux murs du vieux château. La forme circulaire des
habitations, entourant l'église paroissiale Saint-Martin et sa minuscule
place, fait penser à un escargot. Et c'est pour cela, que des panneaux
aux graphismes stylisés ornent les entrées du village et annoncent :
Aigne, circulades, 1000 ans d'histoire. Aux temps des vicomtes de Minerve,
Aigne était une dépendance fortifiée du château de Minerve, sous la
protection de l'avant-poste de garde de Lacaune sous Minerve (La Caunette
de nos jours). C'était surtout un domaine agricole situé sur un plateau
aux eaux de surface rares, complètement isolé des grandes voies
d'invasion et de communication, mais livré à l'élevage des bêtes à
laine et aux maigres cultures grainetières et fourragères.
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Panorama de l'escargot d'Aigne
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Les Romains (vétérans de la 10ème
Légion) sont restés longtemps les maîtres de la région. Partout, les
vestiges sont modestes mais intéressants. A Saint-Michel, se trouvait une
villa romaine, celle d'Annius. D'autres ont été découvertes à La Prade, aux
Mouleyres, à Sainte Léocadie, aux Clauzes et à La Lèque. L'église
paroissiale est dédiée à Saint Martin et date du 11ème siècle pour
ses premières constructions. Les autres saints invoqués à Aigne sont
Saint Michel, Saint Abdon, Saint Sennen, Sainte Léocadie et Sainte
Luchaire.
Une visite s'impose aux caveaux d'Aigne car le Cru Minervois valorise le
patrimoine viticole de la région. L'escargot est une curiosité
architecturale importante et un détour par le village, à la vocation
artistique reconnue, est absolument nécessaire. Voire indispensable.
Aignois, Aignoises, braves gens d'ici ou d'ailleurs, pour visiter
l'escargot, il faut toujours passer par le même trou. Attention par la
droite, par la gauche ou en face, vous tournerez quand-même !
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Quel dilemme pour rester indemne !
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Étiquette Minervois/Aigues-Vives
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AIGUES-VIVES
(Hérault)
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Un petit détour vers Aigues-Vives sera une
halte bienfaisante avant d'affronter le nid d'aigle du vicomte. Le bureau
d'informations touristiques dit qu'il ne faut pas oublier la tour, la cave
coopérative, les églises, la petite vie économique et le calme du
village dont le panorama au début du siècle est toujours le même
aujourd'hui.
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Panorama d'Aigues-Vives au début du siècle
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A 123 mètres d'altitude, Aigues-Vives
est un village important à la limite de l'Aude et de l'Hérault, au
confluent de la Cessière et de la Cesse. On y élève un excellent vin
classé parmi les meilleurs crus du Minervois. Autrefois, cette seigneurie
appartenait au roi qui la vendit en 1284, puis la racheta pour la céder
à nouveau en 1543 à Pierre Beauxhostes. En 1725, les consuls d'Aigues-Vives
reprirent la seigneurie complète déjà cédée au sieur Jean Pech, et en
firent don à l'évêque de Saint-Pons.
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La mairie et le Monument aux Morts
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Le clocher de l'église
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La communauté relevait de la viguerie de
Minerve et répondait pour la justice, au Sénéchal de Carcassonne. L'église
paroissiale est située sur la place. C'est un bel édifice de style
ogival, orné avec goût, qui a été édifié au 17ème siècle. Le petit
clocher a un décor d'une grande simplicité et supporte deux petites
cloches. Le développement du village est la conséquence de l'extension
de la culture de la vigne au siècle dernier. Les principaux hameaux sont
:
Paguignan, ancienne paroisse sous le vocable de Saint-Martin, Cazelles et
Cailhol.
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LA CAUNETTE
(Hérault)
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La Cesse est une rivière toujours asséchée
en été et elle longe, par sa rive gauche, les maisons accolées aux
gigantesques rochers. Les nombreuses grottes ou caunes tapissent la
falaise. On se rappellera les éboulements du 25 avril 1854 et de 1855 aux
alentours de la fontaine et de l'abreuvoir. Le vieux village se groupe à
la Carambelle, quartier pittoresque entouré de fortifications
médiévales avec des restes du porche d'entrée du 13ème siècle,
encastré dans une tour avec machicoulis et meurtrières. Lacaune sous
Minerve était un poste commandé par un capitaine du vicomte. Il
surveillait le défilé de la Cesse, seul accès à la cité de Minerve.
Tout à côté, on découvre le château moderne des Pardailhan construit au
17ème siècle et qui surplombe la place de l'Ormeau. Il y a encore peu de
temps, se trouvait en son milieu un arbre dit l'Orme de Sully. Il a dû
céder sa place à un micocoulier à cause de son grand âge. On en
conserve encore le souvenir sous forme d'une grande sculpture.
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Panorama de La Caunette (autrefois Caune sous Minerve)
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C'est un joli petit village plein de caractère
avec son quartier neuf séparé de l'ancien par la Côte. A l'entrée
Ouest, on découvre l'église paroissiale Notre-Dame de l'Assomption. La
nef romane date du 11ème siècle et elle a été agrandie au 16ème
siècle. Son vignoble, de très grande qualité, produit un vin Minervois
très apprécié aux senteurs de garrigue et de fruits sauvages. Important
centre minier depuis 200 ans. De nombreuses galeries, qui servaient à
extraire le lignite, courent en sous-sol aux alentours du village et de
Babio où l'on peut encore apercevoir les derniers vestiges de l'épopée
minière cinquante ans après.
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Le portail de la Carambelle
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L'Ostal de la Cesse
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Avec les randonnées pédestres et équestres,
on pourra découvrir les gorges de Coupiac et du Trémenal avec son mur
d'escalade. Une halte, une visite ou un séjour, dans ce village si
sympathique et attrayant, méritent notre attention car les mises en fête
sont nombreuses et contribuent à la convivialité de ses habitants et de tous ceux
qui portent un intérêt certain pour La Caunette.
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Détail de la passerelle vers 1930
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GORGES DE COUPIAC
(Hérault)
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Les gorges de la Cesse et du Brian
constituent de merveilleux canyons, mais les gorges du ruisseau de Coupiac,
sur le parcours La Caunette-Mayranne, en représentent un modèle réduit
fort intéressant observable du petit pont situé sur le sentier. Il s'agit d'abord d'une vallée sèche dans un
relief calcaire. En effet, les gorges de Coupiac s'enfoncent dans le
causse qui n'est qu'une partie d'un vaste ensemble au-delà de Minerve
jusqu'à la rencontre avec le massif de la Montagne Noire dans le
haut Minervois.
Le ruisseau de Coupiac est un affluent qui se jette, en aval du pont, dans
la Cesse en formant un confluent. La vallée est légèrement suspendue,
entaillée dans les parois et il n'y a pas de lit caillouteux. On perçoit
le soubassement rocheux à nu. Peu de végétation, c'est la preuve que même
si le ruisseau est à sec, dans certaines conditions, il fonctionne. C'est
donc un torrent. Il prend sa source au lieu-dit les Teussonnières à
Vélieux à l'altitude de 499 mètres et sa longueur est de 4,2 km. Il
marque la limite des communes de La Caunette et de Minerve. De nombreuses
sources l'alimentent dont certaines sont intarissables. Son lit est
creusé dans les calcaires nummulitiques marins dans lesquels les eaux
disparaissent par des fissures profondes
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Panorama des gorges de Coupiac
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Le canyon a une forme bien particulière. les deux parois latérales
sont abruptes comme des falaises et entre elles, se trouve le lit du cours
d'eau, que l'on appelle "majeur". A l'intérieur du lit se
trouve le véritable passage actuel des eaux, moins large, plus sinueux,
irrégulier. C'est le lit mineur. véritable exutoire des pluies tombées
en amont dans la montagne. Ce lit montre des cascades, des gorgs ou
trous d'eau, souvent occupés par des marmites de géant. L'origine de
cette forme de relief est due à la présence de palets au fond du trou.
Ils ne peuvent s'échapper. Quand le torrent coule,
ils érodent le fond de la marmite et le façonnent.
On peut remarquer l'utilisation humaine de la falaise grâce, en aval, à
un habitat troglodyte à vocation de bergerie. Les formations végétales,
associées à la présence de l'eau et qui tranchent avec la végétation
générale, sont appelées forêts-galeries. Ici, de nombreuses plantes à
découvrir, en suivant le canyon, montrent la présence d'humidité.
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Le pont de Mayranne
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HAMEAU DE
MAYRANNE
(Hérault)
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Le pont de Mayranne est un pont en béton armé
avec une arche d'ouverture de 30 mètres. La hauteur à la clé est de 17
mètres, la largeur de l'ouvrage de 2,90 m pour une longueur totale de 66,60
mètres. Le rapport effectué par les
services des Études géologiques et
des Forages d'Orsan dans le Gard, en 1970, indique que les armatures
souffrent d'une insuffisance d'enrobage. Les agents atmosphériques et les
infiltrations des eaux exercent une action corrosive virulente. Le béton
d'origine n'est pas d'excellente qualité. Ce n'est pas surprenant car la
construction, date de 1923-24 (Établissements Papineschi frères à
Béziers). A cette époque, la vibration du béton n'était
pas au point. Il faut sauver l'ouvrage du péril qui le menace, en faisant
toutes les réparations qui s'imposent. Vaincre la porosité du béton
pour éviter le phénomène de la dilatation différentielle des matériaux
en présence, tel est le but à atteindre. De nos jours, la
charge maximale est actuellement limitée à 6 Tonnes. Sa traversée est
dangereuse à cause des parapets. Les poids-lourds doivent utiliser un
passage à gué construit ces dernières années. C'est un petit pont en béton
armé, surbaissé à neuf buses qui sont très régulièrement ensablées
ou obstruées par les graviers et les galets de la Cesse.
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Panorama du hameau de Mayranne
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Les causses de la Courounelle, de Mayranne, de
Coupiac sont des plateaux calcaires à la végétation de garrigue basse où
se mêlent les chênes verts, les chênes kermès et le thym. L'aspect est
pierreux et aride. Les gorges de Coupiac entaillent le plateau calcaire
environnant dans le sens Nord-Sud. On y trouve la flore caractéristique méditerranéenne
comme les chênes verts et les chênes kermès, le genêt-scorpion, le
buis et le genévrier. C'est une vallée protégée : elle est isolée par
le manque de voies de pénétration, sauf la petite route de Mayranne
(attention au pont limité à 6 tonnes et à la déviation par la
rivière) et la passerelle de Coupiac (pédestre) qui constitue un superbe
belvédère, établi près du confluent avec la Cesse.
Il faut
noter, comme éléments typiques du paysage de Minerve, les courounelles de
Pégounel, de Fouaso, de Mayranne, qui sont plantées en vigne, dans des
marnes laguno-calcaires. La courounelle de Mayranne, la plus grande, est
composée de garrigue, avec des chênes verts et une plantation de cèdres
de l'Atlas introduite sur un sol superficiel.
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Au bout du pont...
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Les nummulites dans le calcaire éocène
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Panneau sur les routes cathares
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LA CITÉ
DE MINERVE
(Hérault)
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Panorama de la Cité de Minerve
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La Cesse et le Brian se rejoignent au
confluent, près du puits Saint-Rustique, en formant des canyons
grandioses. La Cesse a creusé deux grands tunnels dans le calcaire
nummulitique et a, par deux fois, abandonné son lit. Le climat de la région
est chaud en été, doux en hiver. L'eau de la Cesse coule de novembre à
mars (un peu moins ces temps-ci). Le Brian offre une eau permanente. Sa
vallée est plus verdoyante, fertile et ombragée et le lit de la rivière
serpente à travers les anciens jardins et les chaos des rochers.
La
religion catholique s'affirmant, l'église de Minerve est dotée, par
Saint Rustique, d'un autel vers 456. Autel majestueux, en marbre blanc,
portant une inscription dédicatoire. 93 noms, probablement des signatures
de pèlerins, sont gravés dans la pierre. Saint-Étienne est l'église
paroissiale des 11 et 12ème siècles. Elle était placée sous la
protection constante du château dont elle n'était séparée que par le
pont-levis.
Le premier
document écrit sur Minerve est
un diplôme de Charles le Chauve datant de 843. Le 23 avril 873, un plaid,
assemblée de justice, est tenu dans l'église primitive Saint-Nazaire,
sise au cimetière, face au château. Les vicomtes de Minerve ont occupé
la cité dès le 9ème siècle et jusqu'en 1210 avec la défaite de
Guillaume, époux de Blanche de Termes. La cité de Minerve est devenue,
très tôt, une ville royale.
Les
restes des fortifications de la cité, comme la poterne Sud et le château, sont
grandioses. Ils présentent leurs dernières pierres aux visiteurs qui
trouveront ici de quoi satisfaire leurs exigences. Site grandiose où
MINERBA 1210 laissera planer sur le village, l'ombre de Guillaume et de
Blanche de Minerve. On se rappellera qu'en ces temps-là, on pouvait vivre
agréablement bercé par les chants des troubadours.
Le
Minervois (Pagus Minerbensis), par son climat, la fertilité de ses
terres, ses cultures, semble avoir été une des régions les mieux cultivées
de la banlieue narbonnaise. Les vins du Minervois sont connus dès l'époque
romaine vers le 1er siècle avant Jésus-Christ. Pline le jeune et Cicéron
en parlent. Ce sont de très bons vins, principalement des rouges veloutés
et glissants, quelques blancs fruités, mais tous sont très agréables au
palais. La culture de la vigne a toujours été florissante dans la région,
car elle trouve là, un terrain favorable pour son épanouissement. Caves
particulières nombreuses et toujours bien achalandées, vins AOC
Minervois, du terroir et vins de pays.
La
visite de la cité de Minerve s'impose aux touristes et à tous. Ils
trouveront là, une population qui vit dans une aisance acquise au prix
d'efforts persévérants, de travaux toujours laborieux, au milieu d'un décor
naturel et sauvage.
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Sabot de cheval renversé
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VERS FAUZAN
LES ROCHERS RUINIFORMES
DE LA VALLÉE DE LA CESSE
(Hérault)
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Maisons troglodytes dans les falaises de la Cesse
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Panorama des rochers ruiniformes de la vallée de la Cesse à Minerve (en
été)
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Jeux de couleurs (février 2008)
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Jeux de couleurs dans les falaises de la Cesse
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La route dite touristique vers Fauzan
sera notre dernier chemin à emprunter avant le terminus. Il faut rappeler
que le territoire de Minerve est
principalement formé par les nombreux plateaux calcaires au relief
karstique développé et très important. En tout, on dénombre sept
causses (Causse Mégié au Sud
du Bouis, le Causse Grand Verdier,
Causseras, le Causse Mégié à
l'Ouest de la source des Payrolles, ainsi que les Causses de la Courounelle, de Mayranne, de Coupiac) et trois plateaux entourés
de vignes (Pégounel, la Courounelle,
la Gasque).
En 1904,
E. Martel, spéléologue, demandait, pour toutes les manifestations
importantes de l'hydrologie souterraine, qu'on cesse d'employer le terme phénomène du Karst, mis à la
mode par les Autrichiens et qu'on le remplace par celui de... phénomènes
d'hydrologiques du calcaire... Le karst est, en effet, avant tout
nummulitique. Les avens, pertes, cavernes se rencontrent dans tous les
terrains calcaires et surtout, à Minerve, dans l'Éocène Tertiaire.
Dans la vallée de la Cesse, en amont de Minerve, se dressent de
magnifiques escarpements, curieusement découpés, qui offrent toutes les
teintes intermédiaires entre le noir et le roux. Ce sont d'étranges
paysages de pierre aux formes grandioses qui évoquent la ruine. On les
appelle les rochers ruiniformes. Il y a présence de calcaires
dolomitiques. Cette roche (la dolomie) a la particularité d'associer le carbonate de calcium
soluble au carbonate de magnésium peu soluble. L'érosion chimique,
agissant selon les voies ouvertes par les eaux de ruissellement, a sculpté
à certains endroits ces ruines,
ces piliers auxquels l'imagination populaire a donné des noms (sabot de
cheval renversé, bougie...).
On
reste en admiration devant les beautés de la nature. C'est sûrement la
dernière image que notre cerveau imprimera et que nous essaierons de
conserver le plus longtemps possible. Hélas, tout a une fin. Même notre
voyage.
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Découverte plus
importante de Minerve
Balade
sur les traces de la ligne des tramways
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BIBLIOGRAPHIE
ET DOCUMENTATION GÉNÉRALE
Pour en savoir plus
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Histoire de Minerve
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Histoire de La Caunette
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Histoire d'Aigne
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Histoire de Beaufort
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