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Les Cantons
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Les Villages
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Les Villages
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LES TRAMWAYS DE L'AUDE
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Ballade sur les traces de
la ligne des TA
Lézignan à Félines-Caunes par le Minervois (1ère partie)
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Lézignan-Corbières
(Aude) est le point de départ de la ligne des TVA Lézignan à Carcassonne d'une
longueur de 67 km construite en cinq lots de 1901 à 1910. La fermeture
totale de la ligne à toute circulation ferroviaire a eu lieu en
1932. L'activité marchandises est importante. Le train transporte de tout
en vrac, de la paille, des animaux vivants, de la messagerie, des colis
divers, des tonneaux de vin et du courrier que les convoyeurs se chargent
d'oblitérer. D'après l'indicateur Chaix des chemins de fer de 1927, le
train mixte quitte la gare de Lézignan-TA à 13 h 30 pour arriver à
Olonzac à 14 h 46, à Félines-hautpoul à 15 h 55 et à Carcassonne à
17 h 56. Soit un trajet de 4 h 26, juste le temps de découvrir le
paysage et les beautés du Minervois. Les voyageurs pour Carcassonne, en
voiture s'il vous plaît, fermez les portières, attention au départ. Ce
train s'arrête à toutes les gares. Un coup de sifflet strident résonne
le long de la voie et le tramway (trois voitures et un fourgon suivant les
circonstances) s'ébranle lourdement tiré par la petite locomotive à
vapeur Corpet et Louvet n°9 de type 030 T en crachant un énorme panache
de fumée. De nos jours, c'est à la découverte des traces du petit train
que nous mènera ce voyage au cœur de la région minervoise.
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La grande gare de Lézignan Midi et celle des TA
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LÉZIGNAN
(Aude)
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La gare des TVA (Tramways à
vapeur de l'Aude) de Lézignan se situe en face de la gare du Midi, le
long de RN 113. C'est un beau bâtiment destiné aux voyageurs, mais il a
été malheureusement démoli il y a peu de temps. Plusieurs lignes partaient
vers Narbonne (Ouveillan et Fleury), La Nouvelle et sa plage (les bains de
mer étaient très en vogue dans les années 20 grâce aux trains de
plaisir qui circulaient du 15 juillet au 15 août pour la grande joie des
Audois), Saint-Pierre-des-Champs, Monthoumet et Tuchan en Corbières
profondes. La ligne Lézignan à Homps (écartement métrique comme toutes
les autres) a été
mise en service le 16 décembre 1901 avec prolongement vers Olonzac pour
les voyageurs le 5 février 1902.
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Les voies marchandises TA et MIDI à Lézignan
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La halte de la gendarmerie
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Il est 13 h 30 et dès son départ, le tramway emprunte la RN 113. Par une grande courbe,
il contourne l'ancienne gendarmerie pour rejoindre le chemin IC 67 (D67). La
voie est établie sur le côté droit de la route et se dirige vers la
halte de Montrabech sise au carrefour avec le GC 11 (D11 ). Elle se
composait d'un bâtiment-voyageurs typique (BV) avec un quai de chargement
que longeaient deux voies de stationnement. On peut encore voir les restes
de la plateforme. La gare desservait aussi le village de Roubia. Le train
reprenait sa route en accotement droit le long du GC 11 (D11) jusqu'à la
halte de Sérame près d'Argens.
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La gare de Tourouzelle
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TOUROUZELLE
(Aude)
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Le
tramway, établi sur route par économie, continue tranquillement son
chemin en empruntant sur la droite le GC 11 (D11). Il arrive à 14 h 20 à la station
de Tourouzelle installée au lieu-dit la Tuilerie près du pont d'Aude.
Celle-ci, en retrait de la chaussée, dessert le petit village de
Tourouzelle (à environ 1 km) accessible par l'IC 65 (D65). Le tramway
s'engage sur le pont d'Aude, traverse le GC 5 avec passage à niveau non
gardé et rejoint le village d'Homps en passant dans son centre.
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Le pont sur le Canal du Midi
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HOMPS
(Aude)
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Pour rejoindre la gare (BV
avec quai et trois voies) située en bordure de la GC 10 (RN 610), il faut
passer le Canal du Midi sur un pont métallique de 15 mètres qui a pris
la place d'un ancien pont de pierre. Récemment, le pont des TVA a été
remplacé, lui aussi, par un autre plus large et plus moderne capable de
mieux convenir à la circulation routière très importante (les
soubassements en pierres de taille maçonnées sont apparents). Après
avoir parcouru 13 km depuis Lézignan, le train de 14 h 32 poursuit son chemin
pendant 2 km. Au lieu-dit Rodez, la voie coupe un ancien chemin romain
appelé la route du sel.
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La gare d'Olonzac
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OLONZAC
(Hérault)
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C'est
maintenant l'entrée dans l'Hérault. Près de la distillerie actuelle, le
tramway emprunte le pont routier à trois arches de 8 mètres chacune
enjambant la rivière Ognon pour arriver à la gare située en face de
l'actuel gymnase. Cette gare terminus, dans un premier temps, comportait
un bâtiment-voyageurs, une grande halle avec quai, une remise pour le
matériel, une prise d'eau et un dortoir pour le personnel. La voie se
continuait dans la rue principale du village pour se terminer en
cul-de-sac peu avant le Monument aux Morts. Une construction provisoire en
bois servait de guichet pour la distribution des billets.
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Le train sur le pont de l'Ognon
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Le train dans le centre d'Olonzac
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Cette première partie terminée, l'Ingénieur s'aperçoit qu'il y a des
difficultés à construire le long des chemins fréquentés par une
circulation active de véhicules hippomobiles nombreux et pas toujours maîtrisables à souhait. La nouvelle section Olonzac-Félines sera
construite sous le régime des Voies Ferrées d'Intérêt Local (VFIL), la
plupart du temps en site propre. Mais cela ne sera pas toujours facile.
Les expropriations seront nombreuses et jugées souvent trop
onéreuses comme à Olonzac (traversée de la ville), Azillanet, Cesseras,
La Livinière (Notre-Dame du Spasme). Le passage sur la route subsistera
alors au moins sur 1,5 km. La section Olonzac-Félines, longue de 19 km
entrera en service en 1908.
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Le train Boulevard Gambetta
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Départ pour Lézignan
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L'ancienne gare d'Oupia
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OUPIA
(Hérault)
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Le
train quitte la gare d'Olonzac à 14 h 46 et par une grande courbe de 44 mètres de
rayon contourne la ville, passe sur un pont métallique de 25 mètres (actuellement
routier) sur l'Espène, longe en site propre le chemin
vicinal n°7 (D 52 E2) et rejoint la gare d'Oupia située en pleine
nature. Le BV toujours présent, est de construction type Aude à deux
pièces dont l'une est réservée à la vente des billets et l'autre à la
salle d'attente. A noter la présence de trois crochets à l'extérieur
pour attacher les chevaux en attendant l'arrivée du train. Il faut
desservir les villages de Beaufort et d'Oupia (les Conseils Municipaux ont
contribué financièrement aux études antérieures) car les populations
réclament avec insistance le passage du train. Alors, les Ingénieurs,
plein d'audace, vont construire la voie qui va traverser en site propre la
plaine viticole. Le train s'ébranle de la gare d'Oupia située en rase
campagne. Celle-ci existe toujours mais son état est précaire et des
travaux de rénovation seraient les bienvenus.
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BEAUFORT
(Hérault)
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Les ruisseaux d'Oupia et de l'Escut sont
franchis grâce à des ponts métalliques de 15 mètres. Ces ponts ont
été démolis et vendus vers 1948, peut-être, à en croire les anciens
du pays. Ils restent les appuis en maçonnerie. Puis, la ligne longe le GC
20 (RN puis D 910) sur sa droite en faisant une courbe et recoupe ce
chemin pour entrer en gare de Beaufort (deux voies longent le quai) sise
en plein village où a été aménagé maintenant un terrain de boules.
Une plaque de rue rappelle l'emplacement de l'ancienne gare.
HISTOIRE DE BEAUFORT : disponible
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La gare d'Azillanet
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AZILLANET
(Hérault)
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Le tramway repart et dès la sortie de la gare
de Beaufort (il existe une carte postale ancienne des installations), la
voie est protégée par un mur de soutènement important. Le convoi
traverse le ruisseau de Beaufort grâce à un pont ferroviaire de 7
mètres en plein cintre, remarquablement bien conservé. En site propre,
il se dirige vers Azillanet, sauf un petit contournement dû à la
présence du cimetière. La voie est dite en campagne sur la gauche de la
route IC 68 (D 168). Elle passe en face de la tour de Savigne. En coupant
le GC 10 (D 10), elle retrouve un moment la route pour utiliser le pont de
6 mètres sur le ruisseau Pas de Fosse puis arrive sur le terre-plein de
la station d'Azillanet (en excellent état de conservation) à 15 h 10.
HISTOIRE D'AZILLANET: disponible
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La gare de Cesseras
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CESSERAS
(Hérault)
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Après cet effort, le
tramway est au départ avec ses voyageurs et ses marchandises. Beaucoup
viennent de Minerve et des localités du pays haut-Minervois. Il faut
quitter la station avec ce chargement hétéroclite, traverser la route du
cimetière et le ruisseau du Tary sur un pont métallique de 9 mètres
maintenant à usage routier et suivre l'IC 68 (D 168) jusqu'à Cesseras en
site propre le long de cette route en longeant la partie droite de la
chaussée. la traversée du village de Cesseras se fait en empruntant la
route principale, en rails noyés, pour aboutir à la gare à 15 h 18. Le
bâtiment-voyageurs existe toujours ainsi que la plateforme qui recevait
les voies, la halle des marchandises et son quai.
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Déraillement près de La Mignarde en 1908
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PÉPIEUX-LA MIGNARDE
(Aude)
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Le
petit train, puis plus tard l'automotrice (comme l'attestent les vieilles
cartes postales et comme le mentionne le Chaix) quitte la gare en site
propre et se dirige vers le domaine de la Mignarde, commune de Pépieux
dans l'Aude. On remarque des appuis de petits ponts métalliques pour
traverser les rigoles d'écoulement des eaux. Il faut savoir qu'en cas
d'averses, les rigoles grossissent démesurément. Des murs en bon état
servent de parapets et existent toujours, la route ayant repris le tracé
du chemin de fer. On est obligé d'emprunter l'emprise de l'IC 68 (D 168)
sur 190 mètres pour traverser la rivière Espène sur un pont mixte
routier-fer de 3 mètres. Il faut rappeler le déraillement du 25 octobre
1908, avec renversement de la machine n°37, près du domaine de La
Mignarde.
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SIRAN
(Hérault)
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La voie se continue en site propre sur la
droite, passe non loin du dolmen des Fades (Fées) et traverse plusieurs
gués grâce à deux ponts de 7 mètres et un autre de 6 mètres. Il est
15 h 33, c'est
l'arrivée en gare de Siran maintenant occupée par les bâtiments des
pompiers. La coopérative, construite en 1908 tout à côté, n'a jamais
eu son embranchement particulier bien que celui-ci soit inscrit sur les
plans. La gare desservait une localité importante et possédait quatre
voies.
Le train, avec ses trois wagons et son fourgon, poursuit sa course en
empruntant la déviation de Siran. la traversée du ruisseau de Camplong
se fait par un pont de 15 mètres devenu routier maintenant. La
courte section vers La Livinière est en site propre avec quelques
passages de petites rigoles. Celles-ci ont nécessité la construction de
ponceaux métalliques dont il reste encore les fondations en pierres taillées de type chemin de fer.
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La gare de La Livinière
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LA LIVINIÈRE
(Hérault)
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Il est 15 h 41 quand le tramway entre en gare de
La Livinière située à l'emplacement du lotissement actuel, près de
l'église Notre-Dame du Spasme. Celle-ci est protégée de la voie ferrée par un
important mur de soutènement en pierres maçonnées. La halte est connue
par les plans officiels et l'édition de trois cartes postales anciennes.
Située au Sud du village, un peu isolée, elle ressemblait à toutes les
autres gares. S'il n'y avait pas encore l'électricité, le téléphone
existait quand même à en juger par la présence de poteaux en bois avec
isolateurs. C'est le départ pour Félines. On se devait de passer en site
propre après le pont du ruisseau de Cagaraule. Bien vite, l'IC 68 (D 168)
est abandonné au profit d'un chemin d'exploitation mais le passage en
site propre est maintenu. En témoignent les restes de voies avec leur
empierrement qui refont surface de place en place ainsi que la présence
heureuse de ponts métalliques sur des ruisseaux de 5 et 2,5 mètres.
Après Saint-Jean, la voie rejoint et traverse l'IC 68 et se dirige
vers son terminus en site propre situé à gauche le long de cette route. Il faut
rappeler que les passages à niveau (28 sur cette ligne) n'étaient pas
gardé mais seulement signalés par des panneaux ATTENTION AU TRAIN.
Plusieurs ruisseaux sont franchis par des ponts de 5 et 3 mètres qui
n'existent plus, mais les fondations sont apparentes. Le dernier est celui
de 12 m qui faisait franchir au convoi la rivière Ognon.
HISTOIRE DE LA LIVINIÈRE : disponible
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FÉLINES-HAUTPOUL
(Hérault)
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A 15 h 55, la station de
Félines-Hautpoul, dont on devine nettement l'emplacement près du
cimetière actuel, apparaît avec son BV type Aude, son château d'eau
pour l'alimentation des machines. Aucun vestige ne subsiste. On a cru bon
d'en matérialiser l'emplacement par le stationnement d'un petit
locotracteur du plus bel effet probablement construit en 1951. C'est une
initiative de bon goût. Il est 15 h 55, les voyageurs pour
Félines-village, Camplong, Cassagnoles et Ferrals descendent et
poursuivent leur route à pied ou en charrettes. C'est la fin de la
troisième section. il faudra attendre 1910 pour poursuivre, en train, son
chemin vers Caunes.
La ligne des
Tramways Félines-Caunes à Carcassonne (2ème partie)
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HISTOIRE DES
CHEMINS DE FER
du Minervois (Aude et Hérault)
des Vallées du Thoré, de l'Agoût et du Gijou (Tarn) et du Jaur (Hérault)
Les Tramways de l'Aude
Les Chemins de Fer de l'Hérault
La Compagnie du Midi Aude et Tarn
Le Chemin de Fer Départemental du Tarn
Collection LES CAHIERS DE MINERVE
Illustré
En préparation
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On aura un aperçu des
projets éphémères les plus divers comme celui du chemin de fer
Decauville qui aurait pu relier Béziers à Azille par Quarante, Cruzy,
Bize et Olonzac ou celui de Villedaigne dans l'Aude (gare du Midi) à
Olonzac. Le vieux rêve, d'origine militaire et économique, était
d'assurer la liaison Nord-Sud et de joindre Labastide ou Courniou à Bize, Caunes
ou Saint-Chinian. Autant de projets
évoqués, étudiés, souvent justifiés mais non réalisés.
L'étude portera aussi sur
les lignes secondaires de la Compagnie du Chemin de fer du Midi à voie
normale comme Moux à Caunes, Narbonne à Bize, Colombiers à Cruzy. l'Intérêt
Local Béziers à Saint-Chinian avait une vocation viticole et minière. La ligne mythique, à voie métrique en accotement des
routes ou en site propre, des tramways de l'Aude avec Lézignan à
Carcassonne par le Minervois Aude et Hérault, est décrite. Sa
construction s'est échelonnée de 1901 à 1910 sur 67 km et son existence a été
éphémère puisque sa fermeture est intervenue dès 1932. Il faut le
dire, c'est à cause
surtout de la concurrence routière.
La grande ligne Tarn-Hérault par le col de la Fenille a été la plus
longue à être livrée à la circulation. Pourtant, le train est arrivé
à Mazamet en 1866 pour la première fois venant de Castelnaudary en
passant par Castres. Le prolongement par la Vallée du Thoré a été
laborieux. En 1883, la ligne arrive à Saint-Amans-Soult, puis en 1889 à
Saint-Pons et Bédarieux.
On aura aussi une pensée pour le petit train, à voie métrique, de
Castres à Brassac et Murat-sur-Vèbre. Il a nécessité de nombreuses
prouesses techniques lors de sa construction. Beaucoup de lignes
ferroviaires ont disparu dans l'indifférence totale et seules subsistent
Castres à Mazamet (service voyageurs), Narbonne à Bize (réseau
touristique) et Colombiers à Cazouls-les-Béziers ( service
marchandises).
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